L'An-fer est mort, vive l'An-fer

Petit post de nostalgie sur un des clubs qui aura définitivement marqué l'histoire de la musique électronique: L'An-fer. Ce club fût le lieu incontournable de tous les technoides dijonnais, qui se retrouvaient là le vendredi soir pour les soirées guests (Jeff Miles, Derrick may, Dax riders, Les ryhtmes digitales, Bob sinclar, Dima, Scan x, Basement jaxx et j'en passe tellement...), les soirées résidents du samedi (Laurent Garnier, DJ Tonio et les soirées history jusqu'à midi...), les soirées du dimanche plutôt réservées au milieu gay (et accessoirement les soirées étudiantes du jeudi mais qui n'étaient pas vraiment représentatives du lieu). La première fois que j'y suis entré, c'était en 97, j'avais 16 ans, j'avais peur de ne pas pouvoir y entrer à cause de mon âge et de mes chaussures ringardes. Je suis venu, j'ai vu, j'y suis revenu.
Même si j'ai probablement raté la meilleure période après la fermeture du Kiss, ces années passées à l'An-fer ont consolidé ma passion pour la musique électronique sous toutes ses formes. Là-bas il régnait une atmosphère "happy people only" que je n'ai jamais retrouvé ailleurs. Finalement assez petit si l'on ote la salle du dessus, ce club était un lieu dans lequel on se sentait bien, libre, envahi par la musique, parfois en extase sur la petite piste de danse. L'atmosphère était beaucoup plus souriante et légère que dans les teufs techno que je faisais en parallèle à l'espace Grévin et dans lesquelles la teck et la hardteck furent remplacées par du hardcore inaudible, les véritables amateurs d'électronique par des scotchés hallucinés peu souriant.

Depuis la fermeture de l'An-fer en 2002 (qui s'est étalée sur une semaine très riche en artistes), d'autres clubs ont essayé de reprendre le flambeau. A part peut-être le Rio qui a accueilli des artistes dignes de ce nom comme Vitalic ou The hacker, les autres clubs ont souvent repris le plus mauvais de la musique électronique comme David Guetta, certains poussant même récemment le vice jusqu'à inviter Benny Benassi.

Ces temps-ci je me gare rue Marceau, et je passe tous les jours devant ce batiment qui fût l'An-fer, et sa file d'attente assez longue, et son enseigne lumineuse, et sa porte blindée. Mais il n'y a plus rien. Parfois je m'arrête à la boulangerie qui nous servait des croissants tous frais à 5h du matin, les oreilles parfois bouchées, mais le charme n'opère plus.
C'est aujourd'hui que je me dis que j'ai eu la chance de connaître ce lieu, d'y aller régulièrement, de m'y sentir comme chez moi. Désormais à Dijon, il n'y a plus que des boites pour lycéennes maquillées qui dansent sur Crazy frog en hurlant "ah ouais je l'adore celle-là!!". Des fois je me dis "et si l'An-fer réouvrait?" peut-être serait-ce différent, peut-être serions nous déçus, je ne sais pas.
Respect to l'An-fer

Comments

[Eric]

SVEN VATH, nan et c'est dommage....mais pour lui...hihih

[Eric]

SVEN VATH, nan et c'est bien dommage...

[thefly]

Et SVEN VATH quelq'un sait si il est passé;;

[Roger]

Ah oui, l'Anfer. Un lieu mythique que je connaissais même sans y aller. Mes potes et copines de classe passaient leur temps à en parler. Bon je n'étais pas très boite à l'époque et je n'ai du y aller que deux ou trois fois. Mais il y avait une âme là-bas, sans commune mesure avec les lieux aseptisés de maintenant à Dijon.

[Ssenciel]

que dire.....j'ai passé tout mes vendredi soir à l'an-fer de 93 à 96 c'était comme une drogue...j'avais l'impression d'écouter la meilleur musique du monde, tu sais celle qui te transporte dans un autre univers....une de mes soirée préférée fut celle de Lunatic Asylum, un live monstrueux. Et puis l'éternel Laurent Garnier que j'admire toujours autant, ce mec là c'est le transporteur.... avec lui je partait a cent mille lieux.... sans fumé, et même sans boire ah! si quelques smart drinks pour tenir j'usqu'au matin, et ensuite partir à l'aventure aux afters. a+ les technoides.....