Perdu (aka mon coming out part. 1/5)
Il est 3h24, je ne dors pas. Cette
journée sans fin m'a rendu passif au point que mes paupières, alourdies
par le poids des soucis, restent fixes, à demi-ouvertes. Soudain, un
bruit sourd se fait entendre sur le volet. Quelqu'un arrive?
Je me
précipite car je pense découvrir la sombre raison qui gouverne depuis
tant de temps mon existence éteinte. Au lieu de cela, je suis
brutalement ébloui et contraint de tendre les bras pour me protéger de
cette chaleur m'étouffant.
Les questions m'arrachent de ma paisible
existence. Je perds la notion de l'espoir pour retrouver celle de
l'illusoire, un monde complexe que j'effleure à peine du doigt et qui,
déjà, me brûle à en perdre le sang froid. L'unique bulle qui me servait
jusqu'à présent de refuge vient d'éclater, répandant ses indénombrables
cristaux de vie qui m'éblouissent désormais comme la clarté d'un regard
ambigu. Le doute s'est faufilé au travers des filets de mon ego pour
prendre la place de l'assurance, qui depuis tant d'années commandait le
moindre de mes gestes.
Les remords me glacent le sang et j'avance
sur un chemin froid et glissant. Je m'engouffre dans cette tempête qui,
je le sais, décidera de mon sort. Au loin j'aperçois une lumière
étincelante.